Article (textes et photographies) publié dans le magazine Axes d’Affaires.
Mensuel professionnel spécialisé dans le tourisme d’affaires, les séminaires et incentives en entreprise.
Journaliste, rédacteur, reporter photographe j’y réalise des reportages en France et dans le monde (dossiers destinations, enquêtes, dossiers économiques, éditoriaux)
Chausey
Les archi’belles
A dix milles au large des côtes du Cotentin, 365 îles et îlots sont depuis toujours considérés comme l’un des plus beaux sites marins du monde. Seul territoire français des anglo-normandes, l’archipel des Iles Chausey peut s’avérer une destination exotique et iodée, idéale pour des vacances à l’accent écologique et sportif.
Au sud du Cotentin, à l’entrée de la célèbre baie du Mont Saint-Michel, Granville pointe son Roc plein ouest. Cette avancée rocheuse, sur laquelle s’est bâtie la ville de granit et d’ardoise, semble indiquer le cap vers un fabuleux trésor. . Dans l’écrin bleu de la Manche, à une heure ne navigation, un chapelet d’îles « bijoux » le monde féerique « des Chausey » comme disent les initiés, attend le visiteur.
Dans le cadre d’un séjour où la découverte de la nature est une opportunité, c’est à bord du « Courrier des Îles » de Gilbert Hurel qu’il faut aborder les Chausey. Marin chevronné, amis surtout amoureux de sa région et de ces îles, il est sans doute celui qui, à bord de son voilier, fera le mieux passer le message.
Une promenade en mer d’une journée permet de découvrir les Hugenants, Anneret et tant d’autres îlots, qui au delà de leur sauvage beauté, abritent une faune ornithologique remarquable. Chausey accueille la plus grande colonie de grands cormorans en France Mias s’y rencontre également le Fou de Bassan, le Petit Pingouin ainsi que le Canard de Tadorne, espèce rare et protégée qui niche en terrier !
La faune et la flore sous marine ne manque pas d’intérêt non plus. Même si les pêches intensives ont joué ici aussi leur mauvais rôle, le homard, le bouquet de Chausey, les praires, les moules, bars et autres poissons délicieux habitent encore nombreux les fonds sablonneux et les herbiers. La promenade prend alors des allure de partie de pêche, dont le fruit est à déguster le soir mouillage, dans un décor de rêve.
A la ville !
Une croisière en mer, à bord d’un voilier loué à Granville par exemple, trouvera en l’archipel une étape à la fois magique et reconstituante. mouillés dans le Sound (chenal où Tabarly aime tant jeter l’ancre) les bateaux laissent leurs équipages rejoindre la Grande Îles, véritable bocage miniature entouré de plages au fin sable blanc. Flânerie dans la « Ville » (qui compte trois maisons !) où vivait Marin Marie, le peintre officiel de la marine et pionnier de la traversée au moteur de l’Atlantique. Avant de rejoindre sa couchette pour une inoubliable nuit à bord, bercée par le clapotis de l’eau.
Patrimoine naturel
Pour ceux que la voile ne passionne guère, en saison, un service régulier de vedettes relie Granville à Chausey. Idéal pour un week-end à l’étonnant et charmant Hôtel du Fort (le seul de l’île). On en profitera pour arpenter tranquillement les sentiers à la découverte des plages les plus sauvages de la Grande Grève ou de Port Homard, le Château Renault (ancienne propriété de Louis du même nom et copropriétaire de l’île au début du siècle), les paysages de dunes et de landes où le chardon bleu, l’oyat et le minuscule rosier « pimprenelle » résistent aux vents d’ouest chargés de sel.
Au couchant, de la terrasse de l’hôtel, se savoure parfois un fascinant changement de décor, fruit des plus grandes marées d’Europe. L’archipel qui compte 52 îles à pleine mer peut en rassembler 365 à basse mer lors des grands coefficients. Les chenaux disparaissent alors, pour lentement laisser place à des langues de sable reliant désormais entre eux une myriade de petits îlots. Le monde marin s’apparente plus alors au monde lunaire.
Les îles Chausey ont tant fasciné les hommes qu’elles en ont souffert. Aujourd’hui Réserve et Patrimoine Naturel de Basse-Normandie, elles retrouvent le respect et l’attention qui leur sont dues. Et en ces temps où l’écologie est à la mode, elles sauront pleinement se faire apprécier le temps d’une journée, d’un week-end et pourquoi pas d’une semaine.
Christophe Hamieau.